Moi, j'aime l'histoire. J'aime découvrir une ville en déambulant dans ses vieilles rues, j'aime rentrer dans toutes les églises que je croise, pour en découvrir l'intérieur chargé de symboles, j'aime longer les remparts et patrouiller comme un garde de l'époque. Bref, j'aime bien les vieilles pierres.

En arrivant à Laval, il est difficile de ne pas noter l'imposante tour du château, qui domine la Mayenne. C'est donc naturellement vers ce monument que je me dirige, pour en apprendre plus sur le Laval d'autrefois.

Au cour de la visite du château, j'ai pu comprendre son importance pour l'histoire de la ville. C'est en effet après la construction d'un premier château à motte, au 11ème siècle, par Guy de Dénéré, que s'est développée la ville de Laval. Le seigneur avait choisi de s'installer sur un site stratégique, un éperon rocheux dominant un passage à gué sur la rivière.

De ce château primitif, je n'ai pu voir que l'ancienne chapelle, avec ses voûtes et ses chapiteaux romans.

La tour que j'apercevais, que l'on appelle communément le « donjon », datait en fait de la reconstruction du château au 13éme siècle par Mathieu II de Montmorency, alors seigneur de la ville. Ce dernier, afin de consolider l'entrée de la baronnie de Laval dans le giron capétien, fit remplacer l'ancien château à mottes par un château fort en pierre, à vocation essentiellement défensive. C'est également lui qui fit élever une enceinte fortifiée de 1100 m de long autour de la cité.

Arrivé au sommet de la tour, passé un léger vertige dû aux 34m de différence avec le niveau de la rivière, je pris plaisir à admirer les cours et jardins des maisons lavalloises, et la ville qui s'étendait à mes pieds. Sans le savoir, je circulais sur une charpente exceptionnelle, deux énormes roues horizontales servant à supporter la toiture et les hourds (ouvrage en bois, en encorbellement, servant à assurer la défense de la tour). La construction de cet édifice a eu lieu entre 1219 et 1221, selon une datation effectuée par dendrochronologie (analyse des cernes de croissance du bois).

La visite se poursuivit dans la cour, d'où je pus admirer le corps de logis, parallèle à la rivière, et l'aide sud, tous deux datant du 15ème siècle. Je restais sans voix devant le richissime décor des fenêtres en tuffeau. Ces magnifiques travées avait été commandées par Guy XVI, comte de Laval, féru de renaissance italienne, afin de remettre son château au goût du jour.

La période révolutionnaire ne fut pas tendre avec le château de Laval, puisque le bâtiment devint une prison de 1792 à 1909, ce qui l'endommagea beaucoup, malgré son classement comme monument historique en 1840.

De nos jours, le vieux château, comme on l'appelle communément à Laval abrite un musée d'Art naïf et d'Art singulier, depuis 1967. C'est grâce à un don de Jules Lefranc, artiste Lavallois qui confia à la ville une partie de sa collection, que l'ouverture de ce musée put avoir lieu. C'est à reculons que j'entrais dans ce musée. Pour moi, l'art naïf n'évoquait rien, mais en parcourant la galerie, j'ai découvert un art atypique, et d'une profonde richesse créative.

Cette visite du château fut une expérience des plus positives, et je la conseille à ceux qui souhaitent en apprendre plus sur la ville et son histoire.